Bonjour à tous. Ca fait froid dans le dos, on se demande comment ils peuvent se croiser sans verser dans le vide, je suppose qu'il doit y avoir beaucoup d'accidents. Bonne journée et merci Aldo pour ces photos impressionnantes.

ROUTE DES YUNGAS

Construite pour relier la ville de La Paz au village andin de Coroico, cette route des Yungas, son autre nom, a été creusée à même les falaises par des prisonniers du Paraguay, capturés lors de la guerre du Chaco, qui a opposé ce pays à la Bolivie de 1932 à 1935.

Ceux qui tentaient de s'échapper, étaient jetés du haut du Balconcillo, un promontoire donnant sur un précipice et ceux qui s'en sortaient par la suite étaient éliminés par des tireurs d'élite", mais ce n'est pas de là que la route de la Mort, tient son nom.

Une fois parachevée, cette route a en effet vu se multiplier les accidents mortels de véhicules et camions lourds, autobus bondés compris.

On compte les morts par milliers depuis son inauguration. Il fut un temps où jusqu'à 300 personnes y perdaient la vie, chaque année.

Outre le brouillard ou la poussière soulevée par les véhicules qui obstruaient tous deux la vue, c'est quand les conducteurs tombaient nez à nez, que le pire arrivait, la route n'était généralement pas assez large pour leur permettre de se croiser. Surtout pas dans " Le virage de la Mort" particulièrement périlleux. Non seulement  on y voit pas ce qui arrive au détour, mais sa pente est trop inclinée et la courbe trop forte, lorsque deux véhicules arrivaient face à face, l'un d'eux devait reculer et il glissait dans le ravin, surtout par temps  pluvieux, quand la route devenait boueuse ! de nombreux camions lourdement chargés et plusieurs bus ont ainsi terminé leur course à des centaines de mètres plus bas, entrainant dans leur morbide sillage le péril de leurs occupants.

Comme cette route n'était pas assez vertigineuse, il faut toujours rouler comme en Angleterre, surtout dans les courbes, ce qui force souvent à frôler le vide. C'est le seul endroit en Bolivie où on circule comme çà.

Les yeux écarquillés et éblouis par le ravissant cadre montagneux qui vous entoure, nous croisons bientôt la grille d'une résidence aux environs du kilomètre 15..Qui peut vivre dans un trou perdu ? Une personne y a vécu, c'est l'ancienne maison de Klaus Barbie. Avant d'être expulsé en France en 1983 et être condamné à perpétuité pour avoir envoyé des centaines de juifs Français à Auschwitz " Le boucher de Lyon" a longtemps vécu en Bolivie, sans jamais avoir été inquiété. Il a même servi de conseiller à l'armée bolivienne pour retrouver et torturer des opposants avant de former une organisation para militaire "Les fiancés de la Mort".. Quoi de plus approprié pour un meurtrier qui cherchait à s'établir, que cette route !!!..

Le plus paradoxal avec cet itinéraire, c'est que même si les références morbides ne nous lâchent pas d'une semelle, le décor est tellement extraordinaire qu'il en devient tout simplement vivifiant : Hauts sommets verdoyants, falaises qui donnent le tournis, v,allée riante et pimpante..

Plus on  dévale la route, plus le décor change et la température se réchauffe. Après une trentaine de minutes,les effluves de forêt tropicale commencent même à monter.....

Après une descente qui peut durer deux ou trois heures, la route ne longe plus la falaise, mais traverse une abondante végétation touffue et piquée de fleurs, tandis que se profilent de nouveaux sommets ahurissants de joliesse.

Tout à coup le chemin de terre rejoint une route pavée, celle qui mène au village de Coroico peuplée de descendants africains.

C'est là que la route de la Mort...vient de Mourir ....!

Terminus ! sains et sauf ! quel bonheur ! Cette "Route de la Muerte" couvre 37 kilomètres..30 ,qui se roulent aisément sur le bitume.

Meilleure période de mai à octobre, en dehors de la saison des pluies.

Je vois dans vos commentaires mes amies et ami, que vous la redoutez ! moi aussi ! Je l'ai pratiquée, assise devant mon écran de télévision, plusieurs fois, dans des documentaires! effrayant la peur au ventre toute la descente..alors sur le terrain, Dieu me pardonne, moi aussi je ne veux pas y aller !.. je renonce..

Merci Aldo, j'ai le vertige en plus.. mais cela vaut bien un grand commentaire ..pour me remettre de ce voyage là!..

Bisous à tout le monde. Bonne soirée...